Ordre professionnel : le cas de l’Ontario

16 mars 2018

Les 1er et 2 février derniers, trois membres du Comité des jeunes du Syndicat ont participé au Réseau des jeunes de la CSQ, à Mont St-Hilaire. Kim Bellemare (CSMV), Patricia Bastien (CSMV) et Sébastien Potvin (CSP) ont assisté à diverses conférences.

Claudine Laporte, représentante de l’Association des Enseignantes et Enseignants Franco-Ontariens (AEFO), a dressé pour nous un bilan de l’instauration de l’Ordre des enseignantes et enseignants de l’Ontario (OEEO).

Selon madame Laporte, la mise en place de l’Ordre en 1997 n’a eu aucun impact positif sur la rémunération des enseignants ni sur la perception du public quant à la profession. Sans compter l’imposition d’une cotisation annuelle obligatoire de 150 $.

Elle a aussi expliqué qu’un enseignant qui commet une faute professionnelle s’expose à une réprimande ou à une sanction de sa direction d’école, tel que stipulé dans la convention collective (comme c’est le cas ici, au Québec). La direction est par la suite dans l’obligation de mentionner cette « faute » à l’Ordre. Après de longues procédures administratives qui peuvent souvent durer jusqu’à deux ans, l’Ordre convoquera l’enseignant « fautif » devant un comité de discipline qui peut imposer une seconde réprimande ou sanction.

L’avis d’audience est aussi publié sur le site Internet de l’Ordre et n’importe qui peut lire en détail les fautes reprochées à l’enseignant, avant même que ce dernier ait pu s’expliquer devant le comité de discipline.

Le spectre des « fautes professionnelles » comprend, évidemment, des fautes graves (agressions, indécence, injures, etc.), mais également des fautes mineures, telles que la conduite qui ne sied pas au statut de membre, comme de publier une photo de voyage en bikini sur son compte Facebook, par exemple.

Bref, même si les défenseurs de l’instauration d’un ordre professionnel enseignant utilisent la valorisation de la profession comme argument, la présentation de madame Laporte nous démontre bien qu’il s’agit là d’une fausse bonne idée, qui a pour principale conséquence d’alourdir considérablement le travail des enseignants, en plus de les rendre particulièrement vulnérables.

Le Comité des jeunes