Moins de girouette et plus de consistance !

6 juin 2018

Comme je le fais habituellement pour le numéro de juin de notre journal, je pensais rédiger un éditorial qui revient sur l’année scolaire que nous venons de vivre. Après tout, une fois encore, nous avons connu une année faste en rebondissements de toutes sortes, tant au niveau local que national. Très présents dans les médias au cours des derniers mois, nous avons su faire parler des enjeux importants qui touchent le quotidien du personnel de l’éducation.

Mais, en dépit des vacances qui approchent, c’est plutôt un texte qui nous projette, hélas déjà, vers le début de la prochaine année scolaire que j’avais envie d’écrire.

L’idée m’est venue la semaine dernière, alors que, comme je l’ai fait à quelques reprises en cours d’année, je donnais une conférence à des étudiants au baccalauréat en éducation à l’UQAM. Une étudiante m’a alors demandé de commenter l’implantation du nouveau programme d’éducation à la sexualité. J’ai donc parlé du manque de temps et de formation du personnel, de la volonté plus politique que pédagogique de cette implantation précipitée du programme. Mais j’ai aussi insisté sur le fait que le quotidien des enseignantes, des enseignants et du personnel de soutien peut être rapidement bouleversé par les décisions politiques d’un ministre ou d’un gouvernement !

Il faut se le dire, le travail du personnel de l’éducation est, tout particulièrement, affecté par les changements de ministre et de gouvernement. Il suffit d’une décision ou d’une lubie ministérielle pour chambarder notre quotidien, voire pour affecter nos pratiques pédagogiques.

Ainsi, la prochaine année scolaire, qui s’entamera à l’aube de la campagne électorale provinciale, sera assurément marquée par de nombreuses promesses qui pourraient bien changer notre quotidien pour plusieurs années. Les différents partis politiques feront preuve d’ingéniosité pour trouver des lapins à sortir de leur chapeau ! Nous en avons déjà un avant-goût, avec le Plan d’action numérique en éducation et en enseignement supérieur du gouvernement et le 1,3 milliard de dollars qui y sont consacrés sur cinq ans, dont 212 millions de dollars à dépenser immédiatement en matériel informatique ou robotique.

C’est une chose de faire mille et une promesses en éducation, mais c’en est une autre de les expliquer concrètement. Comme organisation syndicale, nous réclamerons des explications détaillées des promesses qui seront faites en éducation, tous partis confondus. Il est plus que temps d’aller au-delà des simples artifices et du brassage de structures; parlons des vraies affaires en éducation ! À Champlain, nous y veillerons !

Nous l’avons dit à plusieurs reprises au cours des dernières années, les syndicats ont mis l’éducation au centre des priorités des Québécoises et des Québécois. Il faut maintenant que cela se traduise en actions concrètes… et que les solutions amenées par le personnel de l’éducation soient mises de l’avant !

Éric Gingras