Pas de front commun…

23 mai 2019

Depuis la semaine dernière, nous vous invitons à remplir le document de consultation des demandes intersectorielles de la CSQ. Vous avez reçu des copies papier dans vos milieux, et, surtout, vous trouverez le lien vers une version électronique de la consultation à syndicatchamplain.com

C’est donc le moment de parler de nos augmentations de salaire, de la retraite et des droits parentaux entre autres.

Même si, après la consul­tation auprès des personnes déléguées à l’automne dernier, nous nous sommes prononcés très fortement en faveur d’un front commun avec les autres centrales, ce front commun n’existe tou­jours pas au moment où l’on se parle. Qui plus est, l’espoir qu’il se concrétise, en bonne et due forme, à court ou moyen terme, est faible.

Pourquoi donc ? Plusieurs pistes de réponses peuvent être avancées. Sans trop se tromper, on peut penser que les difficiles rondes de négociations des deux dernières décennies commen­cent à peser lourd sur les différentes composantes syndicales au Québec. Beaucoup se demandent s’il ne faut pas faire les choses différemment, essayer d’autres avenues.

Au gouvernement de la Coalition avenir Québec, on souffle déjà straté­giquement le chaud et le froid lorsqu’il est question des négociations à venir dans le secteur public. D’un côté, on crie haut et fort qu’il faut améliorer les con­ditions de travail en éducation. Mais de l’autre, on dit aussi qu’il n’est pas ques­tion de donner tous les surplus budgé­taires aux employés de l’État. On glisse évidemment que les syndicats devront faire preuve de retenue, un grand clas­sique ! Devant cette conjoncture, on aurait pu penser que nos organisations syndicales nationales se seraient dotées d’une stratégie globale commune.

À contrario, comme je le disais plus haut, il semble que chacun cherche plutôt à trouver des solutions et des stratégies à la carte pour ses propres syndiqués, quitte à les imposer aux autres. Ça se com­prend, mais ça nous pousse aussi à nous questionner sur la suite des choses…

Au Syndicat de Champlain, nous sommes pour les alli­ances, pour un front commun, mais pas à n’importe quel prix. Si le coût de ces alliances est de nous oublier, de mettre de côté qui nous sommes et, surtout, d’accepter des stratégies qui ne nous ressemblent pas et de déposer des demandes qui ne sont pas les nôtres, c’est non ! Nous pouvons mettre de l’eau dans notre vin, certes, mais encore faut-il que ça goûte encore le vin !

Pour que nos conditions de travail changent maintenant, comme le dit le slogan, nous devons agir comme des leaders. Le leadership du Syndicat de Champlain est sans équivoque en édu­cation, dans le réseau scolaire, dans la grande région de Montréal et au Québec, auprès des enseignantes et des enseignants, des éducatrices et des éducateurs, des techniciennes et des techniciens, du personnel administratif, des employés manuels et des ouvriers. Nous comptons assumer ce leadership et le développer pour être encore plus forts ! Oui, il faut que ça change mainte­nant et ce, peu importe la stratégie que nous choisirons.

Éric Gingras