Une réforme Barrette en éducation ?

20 octobre 2019

Après un an de gouvernement de la Coalition avenir Québec, plusieurs diront que le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, en a fait beaucoup depuis son arrivée en poste et que son gouvernement investit en éducation comme aucun autre. Certes, le ministre remplit ses promesses. Mais il agit surtout selon sa conception de l’éducation, sans vraiment consulter les milieux. Brossons ensemble un portrait de la dernière année.

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A-t-il réfléchi aux implications pour le transport scolaire, l’organisation scolaire et aux coûts additionnels avant de prendre une telle décision ? Personne n’est vraiment contre l’idée, mais encore faut-il l’implanter comme il faut. Le temps que les élèves passent à l’extérieur lors de la période du midi et à la fin des classes avec les services de garde a-t-il été pris en compte ?

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LA promesse importante de son gouvernement ! On le sait maintenant, les coûts associés à cette lubie sont déjà excessifs. Pourtant, les centres de la petite enfance pallient déjà ce besoin. Pourquoi ne pas avoir augmenté les services offerts par ceux-ci ? Mieux encore, pourquoi ne pas avoir créé des passerelles plus formelles entre les CPE, le milieu scolaire et celui de la santé ?

Infrastructures et ressources
1,7 milliard de dollars ont été investis dans les infrastructures. Eh oui, on ne peut que saluer cette décision qui était plus que nécessaire, compte tenu de la désuétude et le manque de place dans plusieurs établissements. 70 millions de dollars supplémentaires ont aussi été consentis pour l’embauche de personnel. On ne peut qu’applaudir ce geste qui constitue,
enfin, un réel investissement dans les services aux élèves.

Abolition des commissions scolaires
Le « fameux » projet de loi a finalement été déposé. Finis les commissaires, place aux administrateurs des centres de services scolaires ! De prime abord, on peut penser que les changements proposés sont assez mineurs. Et pourtant, bien que ce projet de loi soit vendu comme une décentralisation des budgets et de l’administration vers les écoles, il centralisera du même coup les pouvoirs dans les mains du ministre de l’Éducation.


« Le projet de loi permet notamment au ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur d’imposer des regroupements de services et de déterminer des objectifs ou des cibles portant sur l’administration, l’organisation ou le fonctionnement d’un ou de l’ensemble des centres de services scolaires, d’obtenir plus aisément les résultats des élèves aux épreuves qu’il impose au primaire et au secondaire et de communiquer avec les employés des centres de services scolaires et les parents du réseau scolaire. »


Voilà qui ressemble étrangement à la réforme Barrette en santé : pouvoir accru au ministre, conditions de travail détériorées, moins de services aux patients. Et si cela se concrétisait, ce sont les collègues du soutien scolaire qui seront les premiers touchés par ces changements de structures qui n’amélioreront en rien le quotidien des élèves.


Mireille Proulx
Coordonnatrice