Grève de quelques heures : C’est quoi l’idée?!

9 avril 2021

On s’entend : Faire un spin médiatique sur une grève des enseignantes et des enseignants de minuit à 9 h 30 était une mauvaise idée. Vous l’aurez compris, des obligations légales imposent que les avis de grève transmis à l’employeur soient libellés ainsi, mais le but de ce premier mouvement de grève n’est évidemment pas de débrayer la nuit alors que personne ne travaille!

Revenons donc à l’objectif de cette grève en fonction de ce que vous nous avez dit en consultation et durant les assemblées générales : Nuire le plus possible à l’administration du réseau, tout en minimisant les répercussions sur les parents et les élèves et en réduisant les impacts de la grève sur votre portefeuille, puisqu’il s’agit du tout début du mouvement de grève et que, à la lumière de ce qui se passe aux tables de négociations, la mobilisation pourrait bien s’étirer. Voilà pour les paramètres généraux.

Je n’ai pas voté pour ça!

À Champlain, il y a déjà un moment que nous vous parlons de la grève. Nous vous avons d’ailleurs consultés pour prendre le pouls de la situation dès le mois d’octobre. Et depuis le tout début, il est question de la possibilité de faire une grève de quelques heures. Nous l’appelions alors « grève partielle » et, lors de cette consultation, 59,5 % d’entre vous trouvaient que c’était une bonne idée.

Vous nous demandez souvent de trouver de nouveaux moyens pour mettre de la pression, d’innover et de mieux cibler les actions. La grève partielle répond à ce besoin que vous avez exprimé. Ce n’est pas parfait, loin de là, mais c’est un essai! Nous pourrons évaluer ensuite et ajuster le tir, au besoin. C’est le pari qu’a fait la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ). On se souviendra qu’en 2005, nous avions aussi fait une demi-journée de grève pour ensuite y aller avec des journées complètes.

Au moment de vous prononcer sur la grève, en janvier dernier, nous avons pris le temps de bien expliquer, lors des assemblées générales, le libellé du mandat, lequel indiquait clairement « jusqu’à 5 jours de grève » et « de façon progressive ».

Et la grève générale illimitée?

Maintenant, plusieurs d’entre vous nous interpellent sur la grève générale illimitée. Nous avons le devoir de tout essayer avant d’avoir recours à ce moyen ultime, puisqu’il n’existe aucune sortie une fois que ce processus est enclenché. Et si nous devons arriver à cette étape, il faut s’assurer d’y arriver ensemble, à forte majorité.

Finalement, le plus important à l’heure actuelle est de s’assurer d’être solidaires et nombreux au rendez-vous lors des prochaines heures de grève. Pour le moment, le débrayage concerne les enseignantes et les enseignants, mais il y aura aussi des actions à venir pour le personnel de soutien scolaire. Rappelons-nous : rotatif, progressif et dérangeant le plus possible… Car cette fois-ci, nous ne viserons pas la visibilité, mais bien de déranger le plus possible le réseau!

Éric Gingras