Besoin d’un signal fort

6 septembre 2019

Et voilà, c’est recommencé ! La rentrée scolaire vient toujours avec son lot de moments de fébrilité pour les élèves, pour les parents et, bien entendu, pour le personnel qui œuvre dans les écoles. Mais cette année, malheureusement, dans la grande région de Montréal et aux alentours, c’est la pénurie de personnel qui a surtout fait les manchettes.

C’est bien connu : les coupures budgétaires successives des précédents gouvernements ont provoqué un alourdissement des emplois et des tâches du personnel de l’éducation, engendrant également, au fil des années, de nombreux impacts sur leur santé.

Les syndicats ont décrié les conditions de travail du personnel et il est certain que l’image de la profession enseignante a subi les contrecoups de ces dénonciations, tout comme les différents emplois du personnel de soutien scolaire. Les secrétaires d’école sont ensevelies par l’ouvrage, les éducatrices en service de garde ont des groupes qui dépassent les ratios, les techniciennes en éducation spécialisée ne peuvent qu’éteindre des feux tellement elles ont de cas à gérer, etc. Je pourrais continuer ainsi longtemps, mais vous connaissez déjà bien cette réalité.

Il est toutefois important de souligner que ce ne sont pas nos dénonciations qui ont terni l’engouement pour le monde de l’éducation; elles ne sont que les conséquences.

Quand 20 % à 25 % des nouveaux enseignants quittent la profession durant les cinq premières années de leur pratique, c’est évident que les conditions de travail sont en cause. En date du 20 août 2019, à la fin de la séance d’affectation du personnel de soutien en services directs aux élèves de la Commission scolaire des Patriotes, il restait plus de 200 postes à combler. Est-ce normal ? Avec des postes offerts de 3 heures ou de 10 heures par semaine, je pense sincèrement que c’est normal.

Certes, un meilleur salaire pour tous s’impose, mais ça ne règlera pas tout. Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, indiquait tout récemment qu’il faudrait plusieurs années pour résorber la pénurie (enseignante). Ça fait du bien de constater qu’il nomme enfin la réalité et qu’il ne parle plus de rareté…

Ce n’est pas le gouvernement actuel qui a créé la pénurie dans laquelle nous nous trouvons ainsi que le désintérêt pour plusieurs emplois liés au milieu scolaire. Toutefois, ce gouvernement s’est fait élire en nous promettant que l’éducation était désormais une priorité. Ce serait bien que ce soit enfin vrai.

Le personnel enseignant et de soutien a besoin d’un signal fort. Valoriser les emplois en éducation, ça passe par le respect démontré. Il faut que cesse le cercle vicieux engendré par les coupures. Le trou dans la sacoche, la besace vide, la récession, etc., nous avons donné. Il est temps que nous recevions.

Mireille Proulx Coordonnatrice