Tout près de la ligne de départ

2 octobre 2019

Dans quelques semaines, nous déposerons les demandes syndicales des enseignantes et des enseignants et du personnel de soutien dans le cadre des négociations pour le renouvellement de nos conventions collectives. Nos demandes seront le reflet de ce que vous nous avez dit, lors de la consultation au printemps dernier, mais aussi de vos commentaires récurrents depuis des années. Les demandes seront donc nombreuses, car les problèmes sont nombreux. Leur coût en investissements sera élevé, car le montant d’argent manquant dans le réseau est élevé.

Devant nous, pour négocier, nous aurons un gouvernement en pleine possession de ses moyens et au sommet de sa popularité, même auprès d’une partie de nos membres, ne l’oublions pas. Le ministre de l’Éducation ne cesse de dire qu’il veut redonner l’espoir au personnel de l’éducation et réinvestir dans le réseau comme aucun autre gouvernement ne l’a fait avant le sien. Voilà un bon spin médiatique qui porte fruit !

Et ce même gouvernement souffle habilement le chaud et le froid lorsqu’il est question de la prochaine ronde de négociations. D’une part, il lance que les surplus budgétaires n’appartiennent pas aux syndicats mais aux citoyens (!) et que les augmentations ne dépasseront pas l’inflation. D’autre part, il ouvre la porte à une amélioration des conditions de travail de certains groupes, comme les préposées aux bénéficiaires, les ingénieurs de l’État et même les profs… mais seulement celles et ceux qui entrent dans la profession !

À l’aube de la négo, quoi penser de tout ceci ?

Un constat s’impose selon moi : l’analyse de l’évolution du contexte et le pragmatisme seront de mise dans cette négociation. Nos idéaux et nos valeurs seront nos guides, bien entendu, mais il nous faudra être clairs et transparents sur le pourquoi et le comment de nos demandes afin de bien nous positionner dans l’espace public. Et surtout, il nous faudra être à l’écoute des membres tout au long du processus, même dans les moments les plus difficiles. Parce qu’il y en aura, c’est une évidence.

Il y aura l’opportunité pour faire des gains dans cette négo, mais il y aura aussi un appétit du gouvernement d’en faire tout autant. La priorité doit-elle aller à nos salaires ? À l’augmentation des services aux élèves ? À l’amélioration de nos conditions de travail ? À un soulagement de notre tâche ?

En contrepartie, que serons-nous prêts à céder ? Certains éléments de notre autonomie professionnelle ? Faire plus d’heures au travail ? En prendre encore plus sur nos épaules ?

Ce n’est jamais facile de négocier et les résultats des quarante dernières années sont là pour en témoigner. Je crois encore que c’est possible, mais seulement si nous sommes ensemble, unis et solidaires.

 

Éric Gingras