Tout le monde parlera d’éducation cet automne

22 septembre 2016

Édito du président

Vendredi le 16 septembre dernier, le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, annonçait en grandes pompes le lancement des consultations publiques sur la réussite éducative. On ne peut que se réjouir du fait que l’éducation soit au coeur des priorités du gouvernement cet automne et qu’il proclame son intention de reconnaître l’autonomie du personnel enseignant et de valoriser la profession.

Néanmoins, alors que le ministre Proulx souligne à grands traits sa volonté d’établir un véritable dialogue avec les partenaires du réseau de l’éducation, nous constatons pourtant que plusieurs pistes d’action sont mises au jeu par le gouvernement sans tenir compte des propositions déjà exprimées par les experts de la pédagogie, les enseignants.

Pensons ici notamment à l’imposition d’un ordre professionnel jugé inutile par l’Office des professions du Québec et contre lequel se sont déjà exprimés les enseignants à 95 % lors d’un référendum. Nous y reviendrons plus amplement cet automne dans le cadre d’une activité spécifique.

À souligner également l’omission du personnel de soutien qui intervient quotidiennement auprès des élèves.

Si le gouvernement se dit si ouvert à discuter, pourquoi revenir en consultations avec des éléments qui ont été biffés lors des dernières négociations plutôt que de partir de nos propositions. Nous pensons, par exemple, que la composition des classes et la lourdeur de la tâche doivent être remises au centre des réflexions, tout comme le panier de services en quantité suffisante.

Nous espérons sincèrement que ces consultations seront l’occasion de parler ouvertement de l’avenir du réseau sans que cette conversation ne soit limitée à la résolution-cadre en éducation du Parti libéral.

Il faudrait également parler du financement qui accompagnera une telle politique dans le contexte de compressions récurrentes dans le réseau au cours des dernières années. Le gouvernement est-il véritablement disposé à régler les problèmes et à investir ou cherche-t-il à changer des façons de faire uniquement pour réaliser des économies sur le dos des élèves et du personnel en éducation ?

Le Syndicat de Champlain participera évidemment aux consultations et nous mettrons d’ailleurs à contribution les personnes déléguées dès le mois d’octobre.

Nous vous invitons à discuter dans vos milieux, avec les collègues, et à transmettre vos réflexions à vos personnes déléguées. Comment améliorer la réussite éducative dans le réseau ? De quoi avons-nous besoin ?

Éric Gingras