Pour un réseau équitable et égalitaire

1 décembre 2016

L’édito du président

La semaine dernière, j’assistais à un événement organisé par la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) sur des sujets importants liés à notre profession : projets particuliers, financement de l’école privée, ordre professionnel, élèves en difficulté, composition de la classe.

Certes, chacun de ces sujets peut être analysé en silo, avec des revendications qui lui sont propres. Nous y travaillons quotidiennement et à chacune de nos rondes de négociations avec l’employeur.

Pourtant, même si on fait des percées, des avancées et des gains, le réseau de l’éducation, pris globalement, reste malade !

Heureusement, de plus en plus d’observateurs du réseau – qu’ils soient sociologues, chercheurs ou intervenants – tendent à s’entendre sur un dénominateur commun à l’origine de plusieurs des problèmes.

 

Un même constat

Il y a quelques semaines, le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) a sonné la charge. Samedi dernier, dans Le Devoir, le professeur émérite Guy Rocher reprenait à son compte le constat du CSE : l’inégalité des chances est en train de détruire notre réseau.

L’impact est global, mais se vit aussi au quotidien dans nos écoles et nos centres, dans nos classes et nos groupes.

En se basant sur le rapport publié par le Conseil supérieur de l’éducation, Guy Rocher écrit :

« Au Québec, on constate que ‘‘ 90 % des élèves qui fréquentent une école privée sont dans un établissement favorisé ’’, 10 % dans des écoles ‘‘ moyennes ’’ et aucun (0 %) dans une école défavorisée. Par contre, ce n’est que 6 % des élèves des écoles publiques qui ont la chance de fréquenter une école favorisée, tandis que 73 % se retrouvent dans des écoles ‘‘ moyennes ’’ et 21 % dans des écoles défavorisées. Il s’agit là d’un clivage social énorme, d’une injustice criante. »

Guy Rocher, qui a été un des artisans du Rapport Parent, enchaîne :

« Comparé à l’ensemble du Canada, le Québec est à cet égard plus inégalitaire que toutes les autres provinces canadiennes. Depuis quelques décennies, nous sommes collectivement coupables d’avoir gravement négligé nos écoles publiques, alors qu’on leur fait confiance dans le reste du Canada. »

Nous y reviendrons. Ce sera, entre autres, un thème central du prochain congrès du Syndicat de Champlain, qui se tiendra les 30, 31 mars et 1er avril prochains. Il ne suffit pas de revendiquer un réinvestissement en éducation. Il faut exiger que le réseau public d’éducation redevienne équitable et égalitaire pour tous les élèves. Tous devraient avoir droit à une éducation de qualité. Et tous les membres du personnel de l’éducation devraient avoir la possibilité d’exercer leur travail dans des conditions permettant la réussite des élèves !