Offre gouvernementale: Personnel enseignant – Première réaction

15 décembre 2022

À l’image des propositions intersectorielles, ce que l’employeur offre au personnel enseignant démontre une déconnexion avec ses écoles et ses centres. Le dépôt patronal s’articule autour de cinq composantes. Inutile de dire que nous ne sommes pas chavirés par ce que l’on nous propose.

Pour attirer les jeunes à choisir une formation en éducation et retenir le personnel en place, le gouvernement ne fait pas de cadeaux. Il insiste beaucoup sur le besoin de formation continue qui réponde, certes, aux besoins de l’enseignant mais aussi de l’élève, du milieu, des CSS, du ministère.

L’autonomie du personnel enseignant se trouve ainsi réduite. Notamment, en plus, parce que le ministère ne souhaite pas permettre aux enseignantes et aux enseignants de réaliser à la maison leurs tâches ne nécessitant pas une présence auprès des élèves.

Inversement, il veut intégrer l’enseignement à distance à tous les endroits où il sera possible de le faire, alors que de nombreuses difficultés ont été associées à cette pratique lors de la dernière pandémie.

Un constat ironique

C’est ironique de constater que l’employeur offre d’une main de la reconnaissance pour l’expertise du personnel, mais qu’il reprend de l’autre main des avancées sur l’autonomie professionnelle obtenues précédemment.

Aussi, il n’y a aucune mesure pour aider à la composition de la classe. Pourtant, même Bernard Drainville précisait après sa tournée des écoles en avoir entendu parler à plusieurs reprises. C’est l’un de plus grands problèmes nommés par les enseignantes et les enseignants.

Pourquoi constatons-nous encore un décalage dans ce qui s’est dit et ce qu’on nous propose aujourd’hui? Pire, la poursuite de l’inclusion des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage dans les classes régulières semble être la panacée pour ce gouvernement de même que l’approche non catégorielle.

Finalement, le gouvernement compte supprimer l’amplitude à la FP. Ce sont les conditions de travail du personnel enseignant de la formation professionnelle qui s’en trouveront écorchées. De même, la semaine régulière de travail à l’EDA et à la FP pourrait être élargie. Faites-en plus, donnons-en moins semble être le résumé de ce dépôt.

Le gouvernement propose aujourd’hui des offres déconnectées des milieux qui porteraient atteinte aux conditions de travail du personnel enseignant. Le premier ministre disait au soir de sa réélection que la « priorité des priorités, ça doit rester l’éducation ». Eh bien, il est maintenant temps de rappeler à nos décideurs qu’ils ont la mémoire courte.

Gabriel Maillé

Conseiller aux communications

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