De plus en plus de démissions chez le personnel de soutien scolaire

4 avril 2024

Nous sommes à conclure une négociation dont les vertus visent à soulager et remédier à certains maux que nous vivons dans les milieux de travail. Évidemment, toutes les solutions ne se trouvent pas dans l’entente. Il y a des éléments qui devront faire l’objet d’un débat de société comme notre président le mentionnait dans l’un de ses éditos. En attendant, le Journal de Montréal annonçait ce matin que plusieurs milliers de personnes, œuvrant dans le réseau de l’éducation, choisissent de quitter leur profession, ayant perdu tout espoir de voir des changements réels dans leur quotidien.

En effet, ce matin, nous pouvions lire que : « plus de 30 000 personnes sur les quelques 540 000 qui travaillaient en soutien scolaire dans les écoles ont remis leur démission entre 2018 et 2023 »… (Dominique Scali, 4 avril 2024)

Et ça n’inclut pas les départs à la retraite ! L’article de Mme Scali met en lumière une tendance qui fait peur et qui est généralisée auprès de toutes les catégories d’emploi du personnel de soutien scolaire. Malheureusement, cette tendance croissante de démissions risque de s’aggraver sans changements majeurs aux conditions de travail et sans le débat de société que nous sommes tenus d’avoir pour plusieurs raisons.

Notamment, encore aujourd’hui, plusieurs employés demeurent incapables d’obtenir des postes à temps plein malgré les besoins évidents et croissants. Ce n’est pas normal de travailler pour l’État et de vivre une situation de précarité financière et professionnelle. Ça cause des départs, mais nul doute que ça en dissuade plusieurs de travailler dans les écoles et les centres.

De plus, avec des postes vacants et les départs massifs que nous observons, celles et ceux qui restent doivent souvent assumer des charges de travail plus lourdes. C’est un cercle vicieux qui génère du stress, une diminution de la satisfaction et de l’épuisement professionnel.

En plus de travailler plus fort, le personnel de soutien scolaire doit conjuguer avec l’augmentation fulgurante de la violence en milieu scolaire depuis la fin de la pandémie. Évidemment, cette violence, on la vit aussi chez le personnel enseignant. Des 30 000 départs entre 2018 et 2023, combien sont dus à des événements de violence ou d’intimidation? Combien de personnes sont en arrêt de travail à cause de ceux-ci? Trop. Voici la réponse.

L’article de Mme Scali indiquait que la Fédération des centres de services scolaires lançait une campagne pour améliorer l’image de la profession d’éducatrice en service de garde.  L’image, c’est important. Mais pour reprendre les mots du président de la FPSS : « C’est super bien fait, super beau, cette campagne-là. Mais le miel ne goûte pas autant le miel une fois sur le terrain ».

Bref, sans changements significatifs, tels que des salaires compétitifs couplés à des postes à temps plein, des mesures pour assurer la sécurité au travail et la fin de la violence ou des opportunités de progression de carrière, c’est le personnel en place qui devra pallier. Finalement, le fonctionnement des écoles et la qualité de l’éducation des élèves en seront irrémédiablement impactés. Vivement une réflexion sur le réseau de l’éducation.

Gabriel Maillé

Conseiller aux communications