8 décembre 2025
Parler d’assurance n’est jamais le sujet qui suscite le plus d’enthousiasme. Pourtant, dès que notre portefeuille est touché, l’intérêt grimpe rapidement! Plusieurs croient, à tort, qu’un régime d’assurance collective fonctionne comme une assurance auto ou habitation. C’est tout le contraire : ici, ce n’est pas votre dossier personnel qui influence le coût, mais bien l’expérience de tout le groupe assuré. Certains assureurs hésitent même à soumissionner. Lors de notre plus récent appel d’offres en 2020, seulement trois assureurs s’étaient manifestés… et ils ne sont plus que deux aujourd’hui.
Comme le renouvellement entre en vigueur le 1er janvier 2026, c’est le moment idéal pour faire le point afin d’éviter les mauvaises surprises.
Comment fonctionne la tarification?
Lors de notre dernier appel d’offres, nous avions négocié un plafonnement des primes jusqu’au 31 décembre 2025. Après cette date, nous devrons assumer collectivement le coût réel de nos protections. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, être nombreux ne garantit pas automatiquement une baisse des primes. À la CSQ, par exemple, ce sont 90 000 certificats qui sont assurés en invalidité longue durée et 59 000 certificats, en assurance maladie — une vaste population, mais aussi une grande utilisation.
Chaque année, le renouvellement vise un objectif simple : que les membres paient la juste prime. Pour y parvenir, deux actuaires (celui de la CSQ et celui de l’assureur) projettent la tarification de l’année à venir en analysant l’utilisation des 24 derniers mois. Ils tiennent compte des réclamations, des frais administratifs et de nombreux facteurs externes comme :
- le nombre de réclamations;
- le coût des médicaments et des services;
- la démographie des groupes.
Comme il s’agit d’un régime à rétention, les sommes trop perçues nous reviennent… mais l’inverse est tout aussi vrai.
Quelques données significatives
- Prestations de médicaments : 90 M $ en 2020 → 127 M $ en 2025
- Nombre de réclamations : 1 853 744 en 2024 → 1 976 857 en 2025
- Nouvelles invalidités : environ 300 par année
Ces chiffres illustrent bien l’ampleur et la croissance des besoins des assurés de notre groupe.
Assurance maladie : augmentation de 3,6 %
Pour 2026, une hausse de 3,6 % sera nécessaire. Plusieurs éléments expliquent cette augmentation, notamment l’explosion des demandes liées aux médicaments pour la gestion de l’obésité, dont l’arrivée de WEGOVY, qui a provoqué une hausse de 980 % des réclamations pour cette classe thérapeutique. De nouveaux médicaments coûteux pour le traitement de l’Alzheimer sont également à surveiller, car ils pourraient influencer les années à venir. Bref, les innovations pharmaceutiques sont essentielles, mais elles ont un prix élevé.
Assurance en soins dentaires : augmentation de 2,7 %
La garantie dentaire, relativement nouvelle, continue d’être très populaire. C’est une hausse normale : les membres utilisent pleinement leurs protections, ce qui fait augmenter graduellement le coût du régime. Pour 2026, l’ajustement requis sera de 2,7 %.
Assurance salaire de longue durée : augmentation de 22 % (avec atténuation)
Depuis la pandémie, le nombre d’invalidités a bondi, un phénomène documenté par plusieurs études. Alors que la grande majorité de la population était invitée à rester à l’abri, certains corps d’emplois — dont les nôtres — ont dû poursuivre leurs activités dans un climat anxiogène. Une fois la crise passée, les répercussions sur la santé physique et psychologique ont été particulièrement visibles dans ces secteurs.
Bien qu’un certain ralentissement des invalidités soit observé récemment, l’expérience globale demeure lourde. Sans le plafonnement négocié en 2025, la prime aurait grimpé de 34 %. Pour 2026, l’augmentation nécessaire s’élève à 22 %, mais…
Le travail du comité consultatif : un congé de prime pour amortir la hausse
Le comité consultatif en assurance collective a analysé plusieurs scénarios pour assurer une transition plus prévisible et pour amortir le choc sur les finances de chacun. Grâce à la libération de sommes détenues chez Beneva (anciennement SSQ), réservées pour couvrir les protections d’invalidité, un congé de prime pourra être appliqué en 2026. Ces fonds n’avaient pas pu être utilisés avant en raison du plafonnement des primes déjà en place.
L’objectif est clair : stabiliser le régime et limiter la hausse réelle des primes à un maximum de 15 % pour la prochaine année. Cette mesure a été adoptée lors de la séance d’octobre du Conseil général de la CSQ et sera appliquée au renouvellement.
Que pouvez-vous faire pour contribuer à la santé du régime?
Les coûts en assurance collective sont directement liés à nos habitudes. Et, bonne nouvelle, certaines actions individuelles ont un impact réel! Depuis plusieurs années, nous vous encourageons à magasiner votre pharmacie : les honoraires peuvent varier énormément d’un établissement à l’autre, même sous une même bannière. L’option de la pharmacie postale est encore la meilleure.
Deux gestes simples font une différence :
- Comparer les honoraires avant de faire remplir une prescription.
- Demander un renouvellement de trois mois, lorsque possible, ce qui réduit les frais d’honoraires et stabilise les coûts pour tout le groupe.
Chaque geste, même petit, contribue à maintenir des primes soutenables pour l’ensemble des membres.
En résumé : Variations de tarification au 1er janvier 2026
- Assurance maladie : + 3,6 %
- Assurance soins dentaires : + 2,7 %
- Assurance salaire longue durée : + 22 % (atténuée par un congé de prime)
- Assurance vie : aucun changement