Le retour du balancier

15 novembre 2019

Méritons-nous d’avoir des augmentations salariales ? Une chose est certaine : si l’économie se porte si bien, c’est en grande partie grâce à notre contribution.

Lors de la dernière séance du conseil général, Erik Bouchard-Bouliane, économiste à la CSQ, présentait un document intitulé La conjoncture économique. On y apprenait, entre autres, que la croissance économique du Québec dépassait «  les prévisions tant du gouvernement que des économistes du secteur privé. »

Au mois d’août dernier, les analyses ont démontré que depuis le début de l’année, il y avait déjà eu la création de quelque 66 000 emplois, dont près de 44 000 à temps plein. Selon l’équipe économique de Desjardins, d’ici le jour de l’An, 75 000 emplois pourraient avoir été créés au Québec, ce qui s’avèrerait une performance exceptionnelle.

Nous sommes en période de plein emploi et le taux de chômage est historiquement bas. En août dernier, le Québec affichait le plus bas taux de chômage de toutes les provinces canadiennes avec 4,7 %. La pénurie de personnel que nous vivons dans les milieux en est d’ailleurs un symptôme éloquent.

Qui dit pénurie dit donc concurrence pour attirer les travailleuses et les travailleurs. Selon les économistes de Desjardins, « la pression à la hausse sur les salaires se maintiendra et la
rémunération des employés augmentera d’environ 3 % cette année et l’an prochain ».

Mais qu’est-ce qui a provoqué cette situation, au Québec particulièrement ? Sur le blogue de la revue L’actualité en mars dernier, l’économiste Pierre Fortin rendait « responsables » la révolution éducative de même que la politique familiale.

En soixante ans, la proportion de personnes détenant un diplôme postsecondaire est passée de 15 % à 71 %. Il faut le reconnaître : il s’agit là de tout un renversement. Toujours selon Pierre Fortin, en 2018, le taux d’emploi de la population québécoise de 25 à 64 ans était de 64 % pour les personnes n’ayant aucun diplôme, de 76 % pour les personnes ayant leur diplôme d’études secondaires et de 86 % pour les diplômés postsecondaires.

Le taux d’emploi du Québec était tout simplement très en retard, il y a vingt-cinq ans, par rapport à l’Ontario ou aux États-Unis. En très peu de temps, nous avons plus que rattrapé notre retard. Et nous voilà même avec une légère avance sur le reste du Canada.

Nous, membres du personnel de l’éducation, avons donc participé à la situation positive d’aujourd’hui. Nous méritons d’avoir des augmentations de salaire substantielles. Tout est dans tout !

Mireille Proulx
Coordonnatrice