Quel beau cadeau ce serait!

15 décembre 2016

Le billet de Mireille

Quand le temps des fêtes pointe son nez, il nous arrive souvent de penser à des cadeaux que nous aimerions offrir ou recevoir ! Nous nous rappelons les contes de Noël de notre enfance… Nous espérons un Noël blanc !

Mais avant l’hiver vient l’automne et ses journées lumineuses… et pluvieuses. La tournée de consultations publiques sur la réussite éducative aura tempéré notre automne.

Au départ, c’était certes une bonne idée, mais précipitée dans le temps. Trois mois. Et, malheureusement, la place du personnel de l’éducation n’était pas à la hauteur de celle que nous occupons dans les établissements scolaires et administratifs.

De plus, nous avons bien compris que certaines décisions étaient déjà prises, comme l’ajout du cours d’économie financière… pour lequel une lettre a déjà été envoyée aux directions générales des commissions scolaires, sans que les représentantes et représentants du personnel enseignant aient été consultés.

Nous avons aussi compris qu’il fallait souvent rappeler au ministre Proulx la place importante du personnel de soutien scolaire dans les établissements. Nommer le personnel de soutien ne lui vient pas à la bouche avec facilité.

 

Des millions en neige folle

Au-delà de ces irritants et de ce qui en découlera dans nos milieux, des sommes d’argent ont été injectées en éducation depuis le début de l’année scolaire.

Le 27 octobre, on apprenait l’investissement de 17 millions de dollars supplémentaires pour ajouter l’équivalent de 100 nouvelles classes d’accueil et de francisation. Le 2 décembre, on annonçait 20 millions pour soutenir les nombreux partenaires en matière d’alphabétisation et de réussite éducative. Le 5 décembre, nouvel investissement de 10 millions pour l’arrimage entre l’éducation et la culture. Ajoutons à cela les multiples annonces du ministre de sommes pour les infrastructures ou cours de récréation.

Loin de moi l’idée de décrier ces investissements. Tout retour de l’argent, coupé de façon draconienne et sans réflexion, est toujours le bienvenu.

Malheureusement, ces millions tombent en neige folle, sans vue d’ensemble. Est-ce normal qu’il nous faille construire des forts pour quelques millions de plus pour les services aux élèves, qu’il nous faille patiner pour faire comprendre l’importance de la francisation, qu’il nous faille lancer des balles de neige pour que la formation générale des adultes soit mieux financée ?

Est-ce normal que les techniciennes en documentation soient disparues sous les congères au primaire pour être remplacées par des parents bénévoles ? Est-ce normal que les commissions scolaires puissent faire appel aux bonhommes de neige de la sous-traitance ?

Pourtant, l’argent continue d’être saupoudré : petits projets, petites enveloppes pour une ou deux années. Une tournée de trois mois aura fait virevolter les feuilles de l’automne, mais ne permettra pas de nous sortir d’une route où la visibilité est réduite, voire nulle.

Quelques solutions seront, certes, les bienvenues, mais d’autres décisions risquent de nous imposer des contraintes que le gouvernement n’a pu obtenir lors des négociations pour le renouvellement de la convention collective. Ces surprises ne seront pas toutes des cadeaux de Noël et l’hiver comme le printemps risquent d’être longs.

 

Amorcer une réflexion

Il y a 50 ans, la commission Parent a permis un important virage de notre système d’éducation. Cette révolution, si je peux dire, a été le résultat de cinq années de réflexion. Le Québec avait alors choisi de se donner du temps pour se mettre au diapason de son époque.

Il ne s’agit pas ici de tomber dans la nostalgie des Noëls d’antan. Un sociologue, un philosophe, un anthropologue, un scientifique, des membres des différents personnels de l’éducation, bref, un comité indépendant, composé de ces personnes, qui réfléchirait à l’aube de la prochaine décennie, ne devrait-il pas voir le jour ?

L’avènement de l’informatique, des réseaux sociaux, de l’instantanéité, de l’importance de la littératie et de la numératie et de tellement d’autres éléments, nécessitent aujourd’hui, selon moi, d’être analysés et envisagés dans une perspective beaucoup plus large que les prochaines élections…

Quel beau cadeau ce serait…