Notes de passage : le test par l’absurde

3 mai 2017

L’édito du président

Mardi dernier, lors des réunions des per­sonnes déléguées des sections Marie-Vic­torin et des Patriotes, tant du côté du per­sonnel de soutien que du personnel enseignant, il était question des enjeux liés aux changements imposés par le projet de loi no105.

Bien que l’entrée en vigueur de la loi s’échelonnera jusqu’en 2019, on doit im­médiatement en prévoir les effets et con­trer les dérives possibles.

Un des points abordés lors de la ren­contre traitait de la modification par l’employeur des notes au bulletin, par­ticulièrement au secondaire.

De plus en plus de nos membres se plaignent de cette réalité et l’implantation du PL no105 pourrait avoir pour con­séquence de répandre encore plus cette pratique. C’est une des dérives qui nous préoccupent, justement.

Nous mentionnions, mardi soir, que les enseignants dont les notes sont modifiées devaient aviser leur supérieur et nous en informer.

Coup de théâtre ! Le hasard faisant bien les choses, le lendemain, cette pratique éclatait au grand jour dans les médias et surtout à l’Assemblée nationale !

Assailli de questions, le ministre Proulx a d’abord feint l’ignorance. Puis, il a en­suite utilisé le facteur humain et la marge de manœuvre pour prétexte, ajoutant que l’enseignante ou l’enseignant qui donne 58 % peut, en fait, avoir fait une erreur de jugement. Il est alors normal, selon le ministre, de donner 60 %.

D’ailleurs, les cas de directions d’école qui rencontrent des profs ayant donné une note de 56 % sont lé­gion. C’est un secret de polichinelle ! Car, n’oublions pas : 56 %, c’est proche de 58 %. Et par le fait même, c’est proche de 60 % !

Donc, si on suit la logique du ministère voulant que 1 % ou 2 %, ou 1 ou 2 points, ce n’est rien au fond, j’ai quelques idées à proposer :

1 % ou 2 % de plus en augmentation de salaire par année;

1 % ou 2 % de plus sur notre rente de retraite;

1 ou 2 buts de plus pour les Cana­diens à chaque match.

L’absurdité derrière l’affirmation du ministre est évidente. On peut effective­ment en rire, mais notre jugement profes­sionnel n’est pas matière à rigolade. Les entourloupettes pour augmenter nos taux de réussite et pour calmer les parents qui ne sont pas contents, nous ne les accep­tons pas.

Ceci dit, il y a du bon à voir la réalité à travers les lunettes roses du ministre. Je peux donc vous affirmer que, considérant que je suis à quelques secondes à peine du record olympique de Usain Bolt au 100 mètres, votre président est aussi un mé­daillé olympique !