Virevolte et désaveu: une petite gêne, s’il-vous-plaît!

30 novembre 2017

Les dirigeants syndicaux sont régulièrement invités dans les médias pour commenter l’actualité ou encore donner leur avis sur une nouvelle politique. Après tout, ils ont pour mission de représenter leurs membres, de faire avancer les causes qu’ils défendent. Faire passer le message dans les médias est non seulement primordial, ça s’inscrit aussi dans leur mandat.

Il ne faut donc pas s’étonner que certaines présidences d’organisations syndicales se trouvent une niche dans les médias après qu’elles eurent quitté leurs fonctions.

Après tout, on peut comprendre qu’il s’agit d’une opportunité pour faire avancer les causes et les valeurs qu’elles ont tant défendues. Une opportunité qui crée aussi de nouveaux alliés à l’ensemble du mouvement syndical. Et pourtant, malheureusement, une chemise est si vite retournée !

Comment peut-on se permettre de dire, après avoir été leader d’une organisation syndicale pendant des années, que le syndicalisme doit changer? Ou encore, comme la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) qui quittera ses fonctions cette semaine, d’affirmer que les syndicats doivent revoir leurs moyens de pression ? Sans blague !

Va pour les remises en question et les réflexions sur nos façons de faire. Mais, de prime abord, n’est-ce pas le propre d’un leader d’écouter les membres quant aux changements qu’ils aimeraient apporter à leur organisation ? De les écouter et de leur proposer des actions au diapason de ce qu’ils souhaitent ? Et de le faire alors qu’on est en poste ? C’est ça le rôle d’un leader syndical.

Quel message envoient donc ces ex- dirigeants syndicaux, nouvellement commentateurs ? Qu’ils ne croyaient pas en ce qu’ils proposaient à leurs membres ? Qu’ils ne les écoutaient pas ? Que l’illumination vient seulement à l’heure de la retraite ?

Désolé ! Je suis de ceux qui croient qu’on peut changer les choses dès aujourd’hui. Je suis de ceux qui croient que le mouvement syndical est le dernier rempart devant la marchandisation des services publics et de l’éducation, plus particulièrement. Je suis de ceux qui croient que la défense des conditions de travail des travailleuses et des travailleurs est toujours nécessaire pour améliorer la qualité de vie de la classe moyenne.

Certes, avec les époques, nos façons de faire changent. Une organisation syndicale vivante et en action doit être à l’écoute de ses membres et savoir se renouveler. Et il faut le faire alors qu’on est à la tête de l’organisation. Ce ne sont pas les gérants d’estrade, derrière leur micro ou devant la caméra, qui viendront nous dire quoi faire sur le terrain. Merci, bonsoir!