Un gouvernement magicien

22 septembre 2021

Impossible de s’ennuyer avec le gouvernement actuel !

Alors que nous vivions une deuxième rentrée scolaire à l’ère de la COVID, nous aurions pu croire que consignes et balises nous auraient été transmises rapidement, mais tel ne fut pas le cas. Formation continue, bulletins, personnes vulnérables à cause de la pandémie, pénurie de personnel — tant du côté du soutien que des enseignants, les informations sont distribuées au compte-gouttes. Le gouvernement crée le suspense.

Depuis août, soit ce gouvernement retient l’information, soit il n’était pas prêt. Pourtant, dans les milieux, tout le personnel était au rendez-vous, fin prêt, lui. Pour un gouvernement qui clame que l’éducation est une priorité, on se serait attendu à plus de respect.

 

Intrusion dans la vie privée

Depuis quelques semaines, chaque jour, le nombre de cas d’infection à la COVID augmente. Normal ? On s’y attendait du moins. Les vacances, le retour au travail dans plusieurs milieux, une certaine permissivité gouvernementale quant au port du masque dans les endroits publics intérieurs et extérieurs et oui, la rentrée scolaire, peuvent certainement expliquer une partie de l’augmentation.

Il y a quelques semaines, le ministre Dubé laissait un ballon s’envoler quant à une éventuelle vaccination obligatoire du personnel soignant et du personnel enseignant. Et pouf ! Ni une ni deux, on apprenait que le personnel du réseau de la santé devra être vacciné avant le 15 octobre sous peine de coupures de traitement.

Or, voilà que la semaine dernière, l’information arrivait à nos oreilles que les ressources humaines des centres de services scolaires procédaient à un recensement vaccinal du personnel dans les établissements. Et qui est à l’origine de la demande ? La Santé publique qui, dit-on, est indépendante du gouvernement.

Comme trop souvent, cette décision a des airs de revirement mal calculé et elle a été prise sans que personne ne soit mis au courant dans les CSS et les syndicats.

Ce n’est quand même pas rien… Initialement, la Santé publique voulait connaître le statut vaccinal du personnel, le numéro d’assurance-maladie et même, dans certains cas, le nom des parents… Méchante intrusion dans la vie privée. Et pourquoi au juste ? Si c’est pour avoir un portrait réel et précis du taux de vaccination dans le réseau, il y avait d’autres moyens d’obtenir ces renseignements.

Sinon, doit-on comprendre que le gouvernement, pour garder sa cote de popularité, déconfine à tout vent, mais que devant la recrudescence des cas, il oblige par décret la vaccination obligatoire de certains groupes comme si c’était par eux qu’arrivait cette augmentation des infections ? Les Langevin et Messmer de ce monde doivent baver d’admiration devant un si beau tour d’illusionnisme !

Mireille Proulx
Coordonnatrice