Quand la Santé publique se fout de la santé du personnel du réseau scolaire !

13 janvier 2022

Arruda ou Boileau, il semble bien que, dans les deux cas, il n’y ait aucun problème à dire une chose et son contraire. Le metteur en scène reste le même : François Legault. Pénurie de personnel ? On va régler ça ! Élèves absents ? On va régler ça aussi ! Plus de contagion, ce n’est pas si grave ! La santé du personnel en éducation ? On s’en fout.

Voilà comment résumer l’annonce de la Santé publique aujourd’hui. En fait, le meilleur résumé est peut-être « incohérence, quand tu nous tiens ». Secret de polichinelle, l’isolement à la maison passe de 10 à 5 jours. « Le document de la recommandation pour les moins de 12 ans, daté du 10 janvier, obtenu par Radio-Canada, précise en effet qu’un enfant symptomatique, considéré positif, ou un enfant asymptomatique en contact avec un cas à domicile devra s’isoler et subir un autotest au jour 5 pour pouvoir revenir. », peut-on lire sous la plume de Thomas Gerbet, dans un texte intitulé Écoles et garderies : la santé publique du Québec change d’approche, sur le site de Radio-Canada.

J’attire votre attention sur à domicile. Le meilleur est à venir ! Imaginez-vous que si vos élèves ou vous-même avez des contacts à l’intérieur de votre groupe ou sur votre lieu de travail avec des cas positifs, l’isolement ne sera pas nécessaire ! Mais si vous avez des contacts à votre domicile, vous devrez vous isoler durant 5 jours. C’est quand même extraordinairement irrespectueux envers le personne scolaire !

Les enfants des garderies et de la maternelle qui reviendront de leur isolement après 5 jours n’auront pas à porter le masque pour 5 jours additionnels contrairement aux élèves du primaire qui devront le porter en tout temps et se distancer autant que possible pour les 5 jours suivants. Il est quand même important de signaler que, pour leur retour, ils devront avoir obtenu un autotest négatif. Quelle chance, non ? Ça, c’est pour vos élèves. Mais pour vous ? Pas besoin d’autotest négatif pour revenir au travail. De mieux en mieux, hein ? Votre charge virale est peut-être encore élevée ? Infecter quelques collègues ou élèves au passage est vraiment moins grave que votre absence. La pénurie passe avant la santé. Sarcastique, moi ? Je dirais réaliste.

Certes, la fermeture des classes, sauf les services de garde et les écoles spécialisées qui sont ouverts, peut entraîner des conséquences chez les élèves. Mais comment ce gouvernement peut-il, d’un côté, demander aux gens de ne recevoir personne à la maison, d’obliger le télétravail quand c’est possible et de l’autre, ne pas fermer une classe ou un groupe s’il y a contact avec un élève ou un membre du personnel infecté ? On dit que l’on peut faire dire n’importe quoi aux chiffres. Eh bien, pour les mesures sanitaires en lien avec la COVID-19, c’est encore plus vrai ! Ce gouvernement, qui se targue pourtant d’avoir comme priorité l’éducation, n’a vraiment aucune considération pour les gens qui s’y dévouent. Pour ce gouvernement composé d’hommes d’affaires, avoir de la considération pour le personnel, pour les hommes et les femmes qui s’investissent chaque jour, ce n’est pas une priorité.

Je peux vous assurer que le Syndicat de Champlain fera des représentations tant au niveau de nos instances nationales qu’au niveau de nos centres de services scolaires pour que les mesures contre la COVID prennent en compte les humains derrière les  masques.

 

 

Mireille Proulx
Coordonnatrice