Ça devra changer dans nos milieux

14 janvier 2022

L’année 2022 a débuté comme l’an dernier, sur les chapeaux de roue. Ça fait beaucoup de boucane et ça rend l’air moins respirable. Et par les temps qui courent, déjà que nous portons des masques, nous n’avons pas besoin de ça. Toutefois, qui ne rêve pas de bien-être au travail? La reconnaissance du rôle important que le personnel enseignant et le personnel de soutien scolaire ont joué durant toutes ces vagues de la pandémie que nous avons eu à subir serait un premier pas. Le respect aussi. Nous en avons pris des bouillons pour que le réseau scolaire ne s’effondre pas et que les élèves jeunes et adultes poursuivent leur éducation.

Paraissait en fin de semaine, une série d’articles qui avaient comme thème « Révolution au travail ». Bien entendu, vous vous en douterez, ce thème était abordé par l’angle du contexte de la COVID-19. Cette dernière aura complètement chamboulé l’image que nous avions du travail. Mais plus encore, la combinaison de la COVID et de la pénurie de personnel fait maintenant apparaitre le spectre des bris de services.

Les départs massifs causés, entre autres, par les conditions de travail ont fragilisé plusieurs milieux dont les établissements scolaires. « On assiste au plus grand changement jamais observé dans le monde du travail, a déclaré [Ryan] Roslansky, [grand patron de LinkedIn], au magazine Time en octobre dernier. » (La Presse+, Nathalie Collard, Le monde du travail ne sera plus jamais le même, 9 janvier 2022.)

« Le lieu de travail est devenu un lieu de réalisation de soi, observe Nathalie Francisci, présidente exécutive régionale pour l’est du Canada chez Gallagher. Les gens se demandent : quelle valeur vais-je créer ? Leur sens des priorités est différent. Il faut se préparer, car ça va frapper dans tous les secteurs. », apprend-on, toujours sous la plume de Nathalie Collard.

Le mot bien-être au travail ne peut plus être caché sous les pupitres, sous le clavier ou dans une armoire à balais. Devant une telle situation, il faut donc que les milieux de travail soient attrayants. J’irais même plus loin, qu’ils soient des milieux de vie agréables. Les pénuries de personnel en éducation en dépendent.

Les centres de services scolaires n’échapperont pas à cette réalité tout comme les directions d’établissement. « Les recherches sont très claires là-dessus, estime Joëlle Carpentier, [professeure-chercheuse à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM]. Les patrons qui sont là pour l’argent ou le prestige sont des patrons moins à l’écoute. Par contre, ceux et celles qui se sont donné comme mission de faire croître les autres auront plus d’impact et une plus grande longévité professionnelle. »

Enfin, « Nathalie Francisci prévoit elle aussi de grands changements de culture chez les patrons de demain. «  Un bon leader, ce sera quelqu’un qui fait preuve de chaleur humaine, d’écoute et d’empathie. L’ego n’a plus sa place dans le nouveau contexte. Il faudra former les gestionnaires différemment. Le CEO [Chief Executive Officer que l’on peut traduire par directeur général] qui admire son reflet dans le miroir, c’est terminé.  » »

Il y a beaucoup de chemin à parcourir… Je nous souhaite donc, pour cette nouvelle année, que les centres de services et les directions d’établissement entreprennent cette grande révolution. Je suis convaincue que les accidents du travail et les départs pour un autre centre ou un autre milieu de travail se verraient diminuer indéniablement.

Mes meilleurs vœux à vous tous.

Mireille Proulx

Coordonnatrice