Une priorité l’éducation ?

27 septembre 2022

Eh, lala… L’éducation, sa priorité disait-il ! Force est de constater que les ministres et les députés sortants de François Legault n’ont pas la jasette facile en ce moment. Vous les verrez certainement serrer des mains dans leur comté, mais parler d’enjeux tels que l’éducation, la santé, les changements climatiques… c’est peu probable.

Certes, nous en avons vu plusieurs à la télévision vanter les mérites de leur premier ministre dans des publicités genre entrevues. Mais depuis ? Les seuls qui semblent autoriser à parler aux journalistes sont les ministres de sa garde rapprochée : Dubé, Girard… C’est certain que pour contrôler le message et éviter les possibles dérapages, rien de mieux que d’obliger le silence.

Il en est ainsi, semble-t-il, pour le ministre sortant de l’éducation. Pas vu depuis le début de la campagne électorale, sauf sur les photos qu’il a déposées sur les réseaux sociaux, dépeignant essentiellement des activités dans son comté. Pourtant, s’il y a un enjeu dont on devrait parler durant la campagne, c’est bien l’éducation ! Pénurie, vétusté des immeubles, lourdeur des tâches, horaires coupés, besoins des élèves HDAA, salaires, etc. Il me semble qu’il y a là bien des sujets sur lesquels s’exprimer et clarifier les positions de son parti.

Remarquez, ça ne jase pas fort à ce niveau non plus chez les autres partis. Malheureusement, pour chacun de ceuxci, les probabilités d’élire un gouvernement, même minoritaire, sont faibles.

Effectivement, jusqu’à maintenant, les sondages indiquent toujours que la Coalition Avenir Québec a le vent dans les voiles. Cette dernière a-t-elle fait des promesses pour améliorer l’éducation au Québec ? Eh bien oui ! Surprise hein ? Elle est prête à ajouter 2 milliards aux 7 milliards déjà prévus pour rénover 600 écoles. Pas facile de trouver des entrepreneurs en ce moment.

Elle veut augmenter le nombre de diplômés en formation professionnelle (FP) de 30 000 élèves en 4 ans. Tant mieux, mais y a-t-il 30 000 élèves disponibles présentement pour s’inscrire en FP ? L’idée d’introduire 9 programmes courts et rémunérés tout en offrant également 2000 $ de bourses dans les secteurs problématiques, entre autres la soudure, l’électricité, la charpenterie-menuiserie, etc., fait partie de ses promesses. Les programmes courts sont, en général, des condensés des programmes plus longs. Les élèves auront-ils réellement tous les acquis nécessaires pour exercer le métier choisi ?

Une autre surprenante promesse est celle de permettre aux élèves de secondaire 3 et plus de suivre des cours en FP en même temps que les cours de la formation générale, tout cela pour leur permettre de réussir leur DES et leur DEP en même temps. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y a rien de nouveau dans cette annonce.

Afin d’acheter des livres d’auteurs québécois, la CAQ propose d’octroyer 300 $ par enseignante et enseignant pour sa classe. Chaque année ou une seule fois ? Je me pose toujours la question, même après le débat de jeudi dernier. Qu’y a-t-il de concret pour améliorer l’attraction et la rétention du personnel ? Pour répondre aux besoins des élèves ? Pour offrir des tâches plus intéressantes ? Pour créer un espoir d’amélioration pour le personnel de l’éducation ? Bien des questions sans réponses.

Mireille Proulx

Coordonnatrice