Après la tempête

15 février 2023

Les réactions ont été nombreuses au lendemain de la diffusion du reportage de l’émission J.E. sur la violence dans les écoles primaires et secondaires à laquelle a contribué notre équipe de conseillères en santé et sécurité.

Toutes ces réactions sont sans équivoque. La violence dans nos écoles s’est multipliée, des élèves et du personnel vivent beaucoup de souffrance et trop peu est fait pour enrayer la situation. J’ai eu le privilège d’être votre porte-parole. Plusieurs médias ont écouté les cris du cœur du personnel scolaire. Que ce soit dans les journaux, à la radio ou encore à la télévision, la violence dans les écoles a occupé un espace considérable ces derniers jours.

De septembre à décembre 2022, nous avons reçu près de 700 déclarations d’événement en rapport avec de la violence physique ou de la violence verbale pour les trois centres de services scolaires où le Syndicat de Champlain est présent. Ces 700 événements compilés ne représentent que la pointe de l’iceberg. Combien de fois s’est-il passé un geste qui n’a pas été déclaré ? « L’élève ne se sentait pas bien cette journée-là », « il n’agit pas de la sorte d’habitude », « ce ne sont que des mots ».

Le problème, c’est que les mots s’ajoutent les uns après les autres. La situation devient écrasante et nous perdons des collègues. Parfois temporairement, lorsqu’ils partent en arrêt maladie, parfois pour toujours lorsqu’ils quittent la profession.

Dans un même ordre d’idée, des employés moins expérimentés ou non légalement qualifiés n’étant pas au fait de leurs droits préfèrent ne pas dénoncer des actes de violence par peur que ça affecte leur emploi.

N’hésitez pas à communiquer avec nous

Si vous vivez l’une de ces situations, n’hésitez pas à communiquer avec nos conseillères au Syndicat. Notre travail est de vous écouter, vous conseiller et vous guider. Il va nous faire plaisir de vous épauler lorsque vous vivez une situation difficile et de vous offrir notre aide.

L’une des missions de Champlain est de protéger la santé et la sécurité de ses membres. Comme pour la campagne « Pu capable », les médias se sont donné le mot et se sont intéressés à ce que le personnel vit. Les conditions sont déjà difficiles, il n’est nullement acceptable que des travailleurs qui s’investissent quotidiennement reviennent à la maison avec des blessures, qu’elles soient physiques ou mentales.

Le pire moment de la tempête

Nous nous trouvons au pire moment de la tempête. Le ministre Drainville annonçait dans les journaux que la violence dans les écoles « ça [le] préoccupe grandement, et pour les enfants et pour le personnel scolaire. » Son cabinet a renchéri vendredi dernier à la suite du reportage : « […] si des mesures supplémentaires doivent être déployées, nous le ferons ».

L’éducation est un navire secoué par d’importants remous. Les mesures correctives dont vous parlez, Monsieur le ministre, doivent se déployer le plus rapidement possible. Vous devez réaliser l’ampleur des vagues qui menacent de chavirer le bateau.

Écoutez le personnel scolaire pour que nous puissions nous retrouver sur des eaux plus calmes. Après la tempête, nous aurons le temps, l’énergie et la santé pour régler les autres problèmes qui affligent le réseau.

Jean-François Guilbault

Président