Plan de prévention de la violence et de l’intimidation – Réaction du Syndicat de Champlain

27 octobre 2023

« Bernard Drainville veut obtenir « un portrait plus précis » du phénomène de la violence qui prend de l’ampleur dans les écoles », peut-on lire dans La Presse. Ce matin, le ministre de l’Éducation a dévoilé en conférence de presse son nouveau Plan de prévention de la violence et de l’intimidation. Au Syndicat de Champlain, nous accueillons favorablement la mise en branle de ce plan, mais nous émettons quelques réserves.

Nous dénonçons depuis longtemps déjà la montée de la violence dans les écoles et les centres. Au retour de la pandémie, nous avons dû assister à une explosion des cas de violence. Nos conseillères ont reçu quotidiennement une quantité incroyable d’appels de membres affectés par la situation. Des membres désespérés de subir de la violence autant chez le personnel de soutien qu’auprès du personnel enseignant.

Sur toutes les tribunes où il nous a été possible de le faire, le Syndicat de Champlain, par le biais de son président, a tenté d’attirer l’attention du ministre sur ce phénomène gagnant en ampleur au détriment des membres que nous représentons.

La volonté du ministre de s’attaquer à la montée de la violence est accueillie favorablement, enfin! Toutefois, nous voulons nous assurer que le Plan de prévention de la violence et de l’intimidation n’ajoutera pas un fardeau supplémentaire au personnel des écoles et des centres en leur imposant la responsabilité d’une nouvelle structure.

Les tâches du personnel sont déjà très lourdes! Certes, le personnel fait partie de la solution, mais il serait inconcevable d’alourdir sa tâche avec de la bureaucratie supplémentaire. Encore une fois!

De plus, il existe déjà une obligation pour les écoles de se doter d’un plan de lutte contre l’intimidation et la violence, prévue à la Loi sur l’instruction publique (LIP). Aussi, les plans d’intervention ou les codes de vie existent dans nos écoles. Ainsi, malgré la capacité à identifier les actes de violences, le personnel est limité dans les moyens d’action qu’il a pour réagir et enrayer ce fléau.

Que Bernard Drainville s’intéresse au phénomène de la montée de la violence est une bonne nouvelle. Néanmoins, nous pensons qu’il y a une occasion manquée de donner la parole aux représentants du personnel scolaire, ce qui aurait permis de trouver des solutions tenant compte des réalités du terrain.

Le soutien des directions, des centres et des parents d’élèves est nécessaire. Des conditions de travail saines sont nécessaires. Une utilisation optimale des structures déjà existantes est nécessaire. Ce que doit comprendre le ministre, c’est que ce n’est pas la compétence du personnel qui est au jeu ici et que l’heure n’est plus à la documentation, mais à l’action.

Pour réellement enrayer la montée de la violence dans nos milieux, nous devons aller chercher la participation de tout le système gravitant autour de nos écoles et cesser de remettre en doute la compétence du personnel de l’éducation.