Tableau de bord de l’éducation: Réaction du Syndicat de Champlain

18 mars 2024

Sans surprise, le ministre Drainville présente ses tableaux de bord en promettant un accès à plus de données en éducation ainsi que davantage de transparence. Une nouvelle annonce qui aura certainement des impacts sur la lourdeur de la tâche du personnel scolaire. Ce dernier se démène déjà suffisamment pour maintenir l’école publique à bout de bras sans qu’on ne vienne leur imposer une collecte de données. D’ailleurs, le plus dérangeant dans cette annonce, c’est le palmarès des écoles et la gestion axée sur les résultats.

Un palmarès des écoles, sérieusement? Le ministre se montrerait-il nostalgique de son passé de journaliste? Il y a un danger à vouloir aller de l’avant avec cette mesure.

Tout d’abord, parce que publier un tel palmarès permettra de consulter la liste des écoles qui ont sélectionné les « meilleurs » élèves. Ce qui pourrait accentuer le choix des parents d’envoyer leurs enfants dans une école ou une autre plutôt que dans leur école de quartier. Il va de soi que les écoles situées dans des milieux plus défavorisés entreraient dans une compétition malsaine avec les écoles plus nanties ou plus fournies en projets particuliers, exacerbant par le fait même le système à trois vitesses.

Ensuite, parce que cela encouragera des dérives telles que l’évaluation qui se ferait au service des statistiques plutôt que des apprentissages ou encore une lourdeur administrative qui pèse sur la tâche du personnel enseignant ou du personnel de soutien scolaire. Lorsque le ministre a présenté le PL23, plusieurs chercheurs ont montré les revers de la gestion axée sur les résultats… Au ministère, pas de son, pas d’images, on poursuit tout de même de l’avant.

Nous souhaitons tous améliorer le réseau. Mais il faudra mieux comprendre ce que Bernard Drainville espère améliorer avec ce moyen dénoncé par plusieurs personnes. Une chose est certaine, tous les acteurs de la société québécoise ont un mot à dire pour rendre meilleur le réseau scolaire. Mais, celles et ceux qui travaillent au quotidien dans nos milieux ont très certainement une grosse partie de la réponse et ont le droit d’être entendus. Présentement, nous ne sommes pas certains que ce soit le cas…